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Hyper-rural Blues

18 juin 2015

Aménagement du territoire: Plutôt Pop ou Blues?

Entendu ce matin à la radio: La SNCF lance un nouveau concept avec ses TGV qui ne partitont qu'à condition d'avoir obtenu un certain nombre de votes ou devrait-on dire de "like"sur un site dédié. Nom du service: TGV Pop...

Cette sorte de Starc Ac' du transport ferroviaire n'est pas sans poser un certain nombre de question quant à l'avenir d'une entreprise autrefois service public et qui dérive petit à petit vers le marketing bien senti au service de la rentabilité de quelques lignes.

Il faut bien le dire pour nous hyper-ruraux depuis quelques décennies la mélodie que nous joue la SNCF n'est pas tout à fait la même et le détricotage du réseau qui jadis faisait la grandeur de la France est aujourd'hui une réalité. Mais au fait c'est quoi un hyper-rural si ce n'est un (heureux) habitant de l'hyper-ruralité ?

Pour en savoir plus il faut remonter aux origines du mot hyper-ruralité dont les détracteurs du terme vous diront qu'il catégorise voire stigmatise une frange de la population tant il est vrai que l'on ne parle pas (encore) d'hyper-urbains. Bref, on doit la démocratisation de cette expression au Sénateur Bertrand qui a remis en juillet 2014 un rapport parlementaire intitulé Hyper-ruralité : un pacte national en 6 mesures et 4 recommandations pour "restaurer l'égalité républicaine". Pour la faire courte, ce rapport pointait avec précision ces zones rurales éloignées des centres de décision et des grandes villes victimes de la disparition des services, de la désertification, de l'enclavement et sur qui les politiques publiques n'ont plus aucun effet. En conclusion plus aucune mesure n'a d'effet sur ces parties du territoire tant le décalage avec le reste du pays est immense.

Alors sociologiquement l'hyper-rural est plutôt âgé, pas très riche et n'est pas issu des CSP+... Plusieurs avantages pour les décideurs actuels: les hyper-ruraux sont peu nombreux et en plus ils seront de moins en moins, quelle aubaine! Ils ne sont pas riches donc peu voire pas intéressant économiquement et ont appris à se taire depuis quelques années au fur et à mesure qu'ils perdaient des services. De temps en temps on les entend râler mais cela apparaît vite comme un archaïsme, une sorte de "Jacquerie" d'un autre temps...Vite oubliée. Et en plus, ils coutent chers nos hyper-ruraux, bien plus qu'il ne rapportent, il faut entretenir leur route, leur amener le courrier, les desservir en électricité... On ne parle pas agriculteurs, espèce en voie de disparition, mais nuisible car jamais satisfaite...

Mais comme toute catégorie sociale, l'hyper-rural n'est pas que vieux, il y a aussi des jeunes et là c'est le pompom ! il leur faut des écoles, des crèches, des centres de loisirs et pourquoi pas aussi des terrains de sport ou des piscines???

L'objet de ce blog est bien de montrer qu'il existe encore des hyper-ruraux qui veulent vivre dans leur petit coin, qui payent les mêmes impôts que les autres mais pour moins de service. À l'heure où les prospectionnistes envisagent 93% de la population en milieu urbain à échelle 20 ans, il y a encore des personnes pour croire que le modèle rural n'est pas mort mais bien à ré-inventer et certainement pas en créant une ruralité Pop mais en se bougeant et en agissant de manière constructive.

Alors oui, nous, en terme d'aménagement du territoire, ne sommes pas vraiment Pop mais plutôt Blues

 

 

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